(1656-1754)
Maître des fosses au charbon
Co-créateur de la société primitive des Charbonnages de Bois-du-Luc
Il vécu au dix-septième et dix-huitième siècle dans la région de La Louvière (Saint-Vaast), province administrative actuelle de Hainaut du royaume de Belgique, à l'époque féodale où ladite province était le comté de Hainaut rattaché au Saint Empire Germanique dans le cadre historique des Pays-Bas espagnol et autrichien.
Auger Pourbaix doit être considéré comme Auteur de la plus volumineuse des descendances Pourbaix. Dans notre systématique, il porte le numéro 2. Dans la région de Houdeng, il est assimilé à une sorte d'Abraham et des centaines de personnes, voire des milliers, porteuses de quantité de patronymes différents, descendent aujourd'hui dudit Auger, la plupart du temps sans le savoir. Grâce aux alliances de ses "filles", il a même englobé des descendances Pourbaix issues d'autres souches. Cette branche, considérée comme vectorielle à force d'alliances et de générations, entraîne plus de la moitié de la population Pourbaix des Houdeng. En outre, en vertu de l'expansion des familles et de leur dispersion géographique, son nom est également porté par des gens résidents dans le nouveau monde et ailleurs.
2 POURBAIX Auger
° en 1656, + HOUDENG-AIMERIES 13/12/1724, épouse à HOUDENG-AIMERIES le 11/05/1678
RENSON Jacqueline
+ HOUDENG-AIMERIES 13/02/1696, fille de RENSON André et de VANEST Claire, d'où
épouse en secondes noces à HOUDENG-AIMERIES le 21/08/1696
MATHIEU Catherine (BB001)
° HOUDENG-AIMERIES 01/05/1666, + HOUDENG-AIMERIES 11/04/1742, fille de MAT(H)IEU Adrien, + Houdeng-Aimeries 29/12/1696 et de GARIN (CARIN) Isabelle, °Houdeng-Goegnies 13/12/1631, + Houdeng-Aimeries 23/11/1695, d'où:
Via Internet, certains auteurs, aidés sans doute par nos travaux qui datent de 1995, ont spéculé sur l'ascendance probable d'Auger. Si l'ascendance vers André de Pourbaix et Marguerite Jacques ne fait aucun doute, les éléments supplémentaires ont une valeur très hypothétique vu le manque évident de références objectives. Ainsi, deux familles actuelles pensent que le géniteur d'André serait un Nicolas. Nous l'appelerons anonymement N de Pourbaix. |
N de Pourbaix, épouse à Houdeng-Aimeries (sic) le 10 octobre 1629 Barbe STAQUET d'où au moins: André de Pourbaix, ° ca 1620, épouse ca 1645 Margueritte JACQUES ( Jacz), ° Houdeng-Gognies 20 septembre 1622 de Gabriel Jacques et de Françoise CANTINEAU, dcédée à Mignault le 15 décembre 1704, d'où les enfants cités dont Auger (de) Pourbaix. |
Quant à Auger Pourbaix, il reçut de ses deux épouses treize enfants dont neuf survivants partagèrent sa succession. Ces neuf enfants seront auteurs des neuf branches primaires de ladite succession. L'alliance et la descendance des filles n'est que rarement développée au niveau de nos travaux généalogiques et ce sera toujours le cas sauf éventuellement pour des générations très récentes. Nous avons cependant, autant que faire se peut, essayé de notifier les alliances contractées par ces filles.
La généalogie descendante totale d'Auger Pourbaix, des origines à nos jours, reste à faire: elle est envisageable. Ce genre a déjà été essayé pour Gaspar THIRIAR, autre maître des fosses, contemporain d'Auger, par Charles NICAISE en 1870. Mais c'est une entreprise hasardeuse qui réclamerait l'assistance de très nombreux intervenants pendant plus de vingt ans, au moins.
Nous ne nous sommes pas attardés sur les branches dues aux filles, ceci au profit de celles des garçons, car tel était l'objet des études généalogiques que nous avons envisagées. C'est peut-être une lacune, mais il faut admettre que le traitement est beaucoup plus aisé. Intellectuellement, notre préjugé le plus favorable est pour une étude de descendance par les femmes, seule descendance génétiquement prouvée. Rappelons toutefois que notre propos est historique et généalogique plutôt que paramédical. A priori, le généalogiste envisage la descendance d'un personnage sur le plan social, en se servant des données administratives ou familiales. Pas en analysant à l'envi sa vie privée et sentimentale. Dans la plupart des cas, il n'en a pas les moyens.
Pour ceux qui sont ignorants du fait, en dehors de l'élément objectif qui fait de Auger Pourbaix un auteur important des souches primitives de la grande famille Pourbaix, il relève du personnage historique, dans la mesure où l'on admet que l'histoire économique et sociale de la région du Centre, celle où il est né, n'a pas toujours été directement le fait du Prince, mais bien de l'élite d'une population laborieuse et obscure. De toute évidence, particulièrement dans le cas de Auger Pourbaix, le fait est indéniable et reconnu. On peut considérer qu'il constitue un élément hors du commun. Pour l'économie du Centre (partie centrale de la province de Hainaut) au XVIII ème siècle et dans les temps qui suivirent, il fut un des hommes les plus remarquables de la fin du XVII ème siècle, lui et ses compagnons. Nous ne pouvons prétendre qu'il fut l'instigateur du projet ni qu'il en fut l'initiateur. En tout cas, il bénéficie d'une notoriété que l'on n'accorde qu'occasionnellement aux manants, à la manière d'un mythe.
Ci-devant, la chemise d'une des expéditions du contrat primitif de 1685 (exemplaire de de Navarre), parchemin . Fonds Gobart, A.G.R.
Ci-devant, la première page du contrat. Cliquer pour agrandir
La fortune des Pourbaix de la région de Houdeng et du Roeulx au XVII ème siècle n'est pas établie. On relève, ça et là, au long de l'histoire du comté, quelques Pourbaix propriétaires de terres. Ils n'ont d'ailleurs pas de rattachement prouvé avec notre personnage. Tout au plus savons-nous que les familles Pourbaix d'Houdeng devaient y tenir quelques biens en fief ou en héritages qu'ils exploitaient à titre agricole.
Au moment où Auger apparaît dans l'histoire, il semble acquis deux choses: il est, malgré son jeune âge (moins de trente ans) relativement instruit et il est expérimenté en matière d'extraction de la houille. Pour avoir acquis une certaine instruction entre 1660 et 1670, on peut supposer que ses parents n'étaient pas tout à fait miséreux.
La seconde partie du siècle maudit où il vivait était la négation même d'une situation économique saine et stable. Rappelons à ce sujet que l'année du grand projet de création d'une société de charbonnage dont il fut un partenaire incontournable (1685), les troupes françaises passaient encore à Houdeng pour des expéditions dont la population autochtone avait bien de la peine à imaginer la nature, l'intérêt et la portée. La seconde chose, sa compétence apparente en matière d'extraction ne peut lui venir que d'un acquis au sein de son groupe familial ou social. Par exemple, son compagnon un peu plus âgé, Charles SIMON, avait déjà obtenu concession houillère en 1674 ().
Nous ne possédons pas d'autographe d'Auger Pourbaix. Mais de nombreux exemplaires de signature. Même sans être spécialiste de la question, on observe qu'elle est ferme et fixée dans le temps. Le paraphe entre le prénom et le nom indique une habitude à la graphie. Ce mode de signature était très à l'honneur à cette époque. Il n'utilise jamais de petit 'de' de ses pères, et ne se fait pas appeler 'dit Clerden'.
Nous n'avons pas connaissance qu'Auger ait été homme de fief, même s'il est probable qu'il ait été échevin ou ait fait partie de la cour féodale locale. En conséquence, il ne fit pas usage d'un blason ou d'un sceau tel que celui utilisé quelques cent cinquante années plus tôt par son aïeul probable Antoine de Pourbaix.
Nous avons essayé de connaître l'origine d'Auger Pourbaix en étudiant la provenance de son prénom. Il n'est pas commun dans la région de Houdeng et, si on peut le retrouver dans les générations suivantes, c'est à titre commémoratif, chez des descendants ou prétendus tels, comme prénom principal ou auxiliaire. En vertu de la disparition des livres paroissiaux anciens, il n'a pas été découvert d'éléments propres à résoudre le problème de la filiation d'Auger par cette voie (nous n'avons pas la possibilité de découvrir son acte de baptême qui aurait décliné le nom de son parrain…. et de ses parents).
Rien ne prouve objectivement que Auger Pourbaix soit né en Houdeng, mais personne n'en doute plus aujourd'hui. Souvenons-nous quand même de Gaspar THIRIAR, autre célèbre charbonnier, pour qui on ne relève aucun parent décédé dans la région. Lui-même venait de très loin et est arrivé dans la région du Roeulx en étant encore fort jeune puisqu'il s'est marié en Houdeng ().
Signature originale d'Auger POURBAIX, en 1708.
Chistian GOENS, 2002, La Louvière. Tous droits réservés.