HOMMAGE

 

JACQUES POURBAIX

docteur en Droit, agent de compagnies maritimes

1927-1996

Il descend de la branche dite d'Antoine, à la huitième génération (465836311)

C'est avec infiniment de respect que je vous présente ces quelques traits biographiques en hommage à Jacques J. POURBAIX. Et avec infiniment de regrets de n'avoir pas pu aller plus avant dans mes relations avec lui. Je n'ai rencontré que quelques secondes de ma vie ce personnage lors de ma réunion des familles Pourbaix de 1992, à La Louvière. Bien qu'il ait apparemment manifesté son intention de participer activement à la création éventuelle d'une association des familles Pourbaix, ce dont il était potentiellement capable, le destin nous l'enleva prématurément dans les années qui suivirent, mettant fin à nos meilleures intentions communes. Issu quasi génétiquement d'une ascendance où s'est, de loin en loin, manifesté l'esprit d'entreprise, Jacques J. Pourbaix, se détachant de l'ensemble, me semble devoir être honoré comme un vecteur de la dynamique de notre grande famille Pourbaix. Puissent ses enfants et arrières-petits-enfants suivre le même chemin.

Vous pourrez voir ci-après un interviews de Jacques J. Pourbaix piloté par un journaliste dont j'ignore le nom. S'il se reconnaît, il peut me contacter ........afin que je puisse lui demander l'autorisation de publication et de diffuser son nom.

Recueilli sur Internet le 20/07/1999 à l'adresse inactivée suivante:

http://www.freesun.be/MAGAZINE/J.J.POURBAIX.html

Nous n'avons pas pu déterminer avec exactitude à quelle date exacte eut lieu cet entretien..

Il est consigné ici au 01/06/2002

 

J.J.POURBAIX 4 Pages

INTERVIEW DE JACQUES J. POURBAIX

LA PASSION DU MARITIME

Pour Jacques J. Pourbaix, la croisière maritime a été toute sa vie. Elle l'est encore, même après sa retraite. Depuis des années en effet, il se consacre à l'enseignement de ses pratiques aussi bien à la CERIA, qu'à l'Institut Charles Péguy et à l'Infac. Deux fois président du Skal Club de Bruxelles, il n'a pas l'intention de se présenter une troisième fois à ce poste.

IDENTITE

FN: Vous êtes connu de tout le monde comme Jacques J. Pourbaix. Est-ce votre grande sympathie pour les Etats-Unis qui vous a fait adopter la coutume anglo-saxonne de joindre à votre premier prénom l'initiale du second ?

J.J.P: C'est bien plus prosaïque. La seconde initiale est un souvenir de l'armée. Entré pour mon service militaire, à l'école d'officiers de Louvain, je me trouvais le premier jour à l'appel lorsque le sergent commanda: "Pourbaix, un pas en avant!". Comme un seul homme deux ploucs s'exécutèrent. Le sous-off. insista "J'ai dit Pourbaix, un pas en avant ! ". Silence et immobilité des deux gaillards. Consultation rapide la liste et nouvel ordre: "Pourbaix Jacques, un pas en avant ! " Le silence se confirme et l'immobilité des soldats. Le gradé comprit qu'il y avait quelque chose d'anormal, deux Jacques Pourbaix dans le même peloton. Et c'est ainsi qu'il fut convenu que je serais Jacques J. et mon camarade Jacques L.

FN. Ce fait d'histoire militaire établi, éclairez-nous sur votre famille et vos premières études.

J.J.P: Le berceau de ma famille est situé à La Louvière. Mon père était montois et ma mère française. Je suis né à Bruxelles, en 1927 et j'ai fait mes humanités au collège Saint Jean Berckmans alors francophone. Pour la rhétorique je suis passé à l'athénée d'Uccle pour diverses raisons dont l'une était que j'avais l'intention d'entrer à l'U.L.B. Ce que j'ai fait immédiatement après ma rhéto pour terminer mon Droit cinq ans plus tard. Curieusement, au cours de mes années universitaires, le destin m'a fait un signe auquel je n'ai pas prêté attention. Comme vous y avez fait allusion, j'ai toujours été très attiré par les Etats-Unis. J'avais donc créé à cette époque, une association d'étudiants qui partageaient mon "arnéricanophilie". Son objectif était d'organiser des voyages vers les Etats-Unis et des échanges d'étudiants.

A cette époque, le voyage devait s'effectuer par bateau. Il fallait donc trouver un moyen économique de faire la traversée. Sur le conseil de mon père, qui était administrateur de sociétés, j'entrai en contact avec la Holland-America Line qui avait la charge de l'immigration aux Etats-Unis.

Ses dirigeants acceptèrent de transporter mes étudiants en juillet et de les ramener en septembre pour la somme de 14000 f. par personne. Sans le savoir, j'avais si j'ose dire mis le pied à l'étrier dans le transport maritime.

UNE CARRIERE QUI DEBUTE DANS LA BANQUE...

Mes études de Droit terminées, que j'avais entamées avec l'intention d'entrer dans la magistrature debout pour défendre la Loi et la Société, mais au cours desquelles mon ignorance du néerlandais m'avait conduit à abandonner cet objectif, j'ai eu la chance d'entrer à la Générale. C'était une chance car, à cette époque, le Droit ne préparait ni à l'économie, ni au commerce. J'y fus plongé jusqu'au cou et je suis passé par tous les services. De cette façon, moi qui me croyais strictement littéraire, je me suis découvert fort apte aux maths et aux sciences. Le stage se termina, en 195 8, par la proposition de partir pour Léopoldville à la Banque du Congo Belge. Offre intéressante mais pas en fin 1958 comme me le fit remarquer mon père. J'ai refusé mais un refus, dans ce cas, est souvent mal noté. Il me fallut trouver autre chose.

... ET S'ENGAGE DEFINITIVEMENT DANS LE MARITIME.

La Holland-America Line me proposa de la rejoindre. Ainsi, le 2 janvier 1958, j'entrais dans le maritime, dans une compagnie hollandaise où j'appris la langue par immersion totale. A propos d'immersion, elle ne fut pas seulement totale pour la langue mais pour toutes les branches de la compagnie. Elle était très active et nous avions jusqu'à 5 départs de bateau par semaine. On y comprit vite mon intérêt pour les Etats-Unis où je souhaitais faire un stage. Aussi, après un certain temps, m'envoya-t-on à New-York pour un stage qui devait être long.

Dans l'entre-temps, je m'étais marié et nous avions notre premier fils Patrick, aux Pays-Bas. Nous partîmes donc tous avec notre patrimoine dont ma Renault Dauphine, pour les Etats-Unis que ma femme brûlait de connaître. C'était en 1960.

Nous y sommes restés jusqu'en 1965. Pendant ces années-là, j'ai sillonné le pays et le Canada dans tous les sens. Un seul Etat me restait inconnu, la Floride. Et maintenant c'est celui où je suis le plus souvent.

Un jour on me téléphona pour me proposer l'alternative soit de partir pour Columbus (Ohio) et y diriger le secteur de plusieurs Etats, soit de rentrer en Europe où à la suite du changement de politique de la Compagnie, un bureau allait être ouvert à Anvers. Nous avons donc quitté les Etats-Unis, le ler. janvier 1965 . Et jusqu'en 1971, j'ai dirigé le bureau de l'A.P.0 .(Agence de Passages Outremer) à Anvers. Lorsque les compagnies supprimèrent leurs lignes de passagers vers les Etats-Unis, le bureau d'Anvers disparut et la H.A.L. fut reprise par un groupe américain "West Tours" qui préféra confier ses activités en Europe, à des Agents généraux.

> A.P.0 fut reprise par une compagnie anglaise qui ne s'occupait pas de maritime et je commençai à chercher ma solution personnelle.

MES PROPRES AILES

Je connaissais la famille Chandris dont nous avions la représentation et j'avais d'excellentes relations avec elle. Ils me proposèrent de créer ma propre entreprise à laquelle ils donneraient la représentation de leur armement. La décision fut prise en 1972 et je quittai APO. A cette époque M. André qui avait un petit département maritime chez Transinter et se sentait fatigué, me proposa de le remplacer. Il me donnerait, notamment, la représentation d'armements qu'il avait. L'accord fut conclu avec Transinter le ler. janvier 1973. Et Transcruise naquit comme une division de Transinter. Je passe rapidement sur la suite qui est plus connue, sur "Cruise Selection" pour la promotion du produit maritime et sur Ocean Tours. Et puis Transcruise qui dépendait de Transintra a vu son capital modifié et Chandris en acquit 55 % , Pourbaix 15 % et BIT le reste et tout fonctionne très bien. Atteint par la limite d'âge j'ai confié les rênes à mon fils Patrick le 1er. janvier 1993. Je ne m'occupe plus que des transactions commerciales. J'ai pris ma retraite.

RETRAITE MAIS PAS DOLCE FARNIENTE

FN : Vous connaissant, on devine que retraite ne signifie pas "dolce farniente". C'est pourtant le temps des loisirs. Quels seront-ils ?

JP : Ce sont les voyages que je préfère pour mes loisirs. Mais lorsque nous partons ma femme et moi, ce n'est pas pour aller nous allonger au bord de l'eau sous le soleil. C'est pour apprendre quelque chose. J'adore voir les gens vivre. Ainsi je prends un autobus au hasard jusqu'au terminus pour regarder ce qui se passe autour de moi.

FN: Et la lecture ?

JJP: Quand je peux, je lis avec grand plaisir: romans, aventure, policiers et classiques. Pour les journaux, je ne fais pas mon opinion d'après ce qu'ils écrivent. Je suis les nouvelles dans différents quotidiens et je tente de me faire une idée personnelle.

FN : La télévision ?

JJP: Oui, j'aime les policiers américains, je ne suis jamais les émissions "intellectuelles", elles me paraissent superficielles et orientées. Pour les sports j'aime de regarder un match de football de haut niveau.

FN : Etes-vous sportif ?

JJP: Je ne le suis pas. A l'université j'ai fait beaucoup de sports: football, hockey, tennis que j'aimais énormément mais maintenant, je ne pratique plus rien.

F.N. Et la famille ?

JJP: Je reconnais lui avoir consacré peu de mon temps, j'étais trop impliqué dans mon travail pour avoir encore la possibilité de le faire. Pourtant j'ai veillé à la formation de mes enfants.

FN : Cette préoccupation vous a conduit à l'enseignement...

JJP: En effet et là, nous replongeons dans l'activité professionnelle. Peu après mon retour des Etats-Unis, le Ceria créait un département Tourisme et avait demandé à Copromer (pour la promotion de la branche maritime) que cette branche soit représentée dans le programme. Pendant des années j'ai participé à ce programme dans le domaine de l'organisation du tourisme, et du maritime. Par la suite; j'y ai ajouté un petit cours de déontologie. Actuellement je continue à donner des conférences à Ceria pour faire connaître le maritime trop peu connu par des agents de voyages.

Ensuite, j'ai été contacté par l'Institut Charles Péguy et j'y ai été chargé du cours d'organisation et du cours de maritime. J'y ai également ajouté la déontologie. Enfin, l'Infac (Classes moyennes) m'a demandé de donner des cours du soir à des jeunes qui ont déjà une activité professionnelle.

FN. : Vous ne nous avez pas encore parlé du Skal Club.

JJP: Mais vous voulez me disséquer! J'ai été membre du Skal Club aux Etats-Unis à New-York et puis à Anvers et je suis encore membre du Club de Bruxelles. Au début je ne m'y étais pas tellement intégré et puis, je me suis rendu compte qu'on y trouvait beaucoup de gens sympathiques et très expérimentés. Je m'y suis donc impliqué davantage et puis j'ai été élu président une première fois et, après le délai réglementaire, je l'ai été une seconde fois. J'y ai introduit mon fils Patrick qui doit reprendre le flambeau.

FN. : Et la politique ?

JJP: Elle ne me tente pas. Je ne suis pas assez "diplomate".

FN : Quels sont les traits qui vous caractérisent?

JJP: J'ai beaucoup travaillé parce que je crois qu'après avoir choisi ce qu'on veut faire, il faut s'y consacrer entièrement. Je ne m'attendais pas à trouver un monde facile et je ne me suis jamais fait beaucoup d'illusions.

http://www.freesun.be/MAGAZINE/J.J.POURBAIX.html 20/07/99

Jacques J. Pourbaix est décédé à Amsterdam le 25/11/1996 à bord du M.V. Galaxy.

 

CE QUE L'ON NE SAIT PAS

 

Christian GOENS - LA LOUVIERE - BELGIUM - tous droits réservés - novembre 2002