Christian Goens
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LES HISTOIRES DE FAMILLE DE MADELEINE
At 16 years of age, she was living with her in-laws who treated her as a servant and betrothed her to his who was only 10 years of age because he wanted a grandson; this practice was customary in China at the time. When she discovered the plot she fled to the convent of the nuns of the Scheut Mission. Paul by this time had become fluent in Chinese [self taught] his mentor, Father Verbist, who’s mission was preaching the Christian principals of monogamy urged Paul to chose a wife. By this time he had been appointed governor of Taiwanfu province by Lee Kwan Tu an official of the Dowager Empress’s Court. He was invited to visit the convent and his tour he spotted Catherina who impressed him with her height and beauty.
À 16 ans, elle vivait avec sa belle-famille qui la traitait comme une servante et [était ] fiancée à quelqu’un qui avait seulement 10 ans parce qu'on voulait un petit-fils, cette pratique était habituelle en Chine à l'époque. Quand elle eut découvert le complot, elle a fui vers le couvent des religieuses de la Mission de Scheut. Paul à cette époque parlait couramment le chinois [autodidacte]. Son mentor, Père Verbist, dont la mission était de prêcher les principes chrétiens de la monogamie a exhorté Paul à choisir une femme. A cette époque, il avait été nommé gouverneur de la province de Taiwanfu par Lee Kwan Tu, un fonctionnaire de la Cour de l'impératrice douairière. Il a été invité à visiter le couvent et durant sa tournée il a repéré Catherina qui l’impressionna par sa taille [son allure] et sa beauté.
Taiyuan (太原 ) est la capitale de la province du Shanxi en Chine. Il est évident que si Paul Splingaerd avait été gouverneur de cette ville, il n’aurait pas terminé sa carrière comme interprète et guide de trois officiers étrangers. Il n’était pas mandarin à cette époque. Il s’est marié en 1873 (voir Kadoc A.IV.b.3.1). On se demande vraiment comment on en arrive là dans les contes de famille. Il me semble qu’il s’agit d’une mauvaise traduction et qu’il faudrait dire : « Paul était appointé par le gouverneur de Taiyuanfu qui s’appelait Li Kwam Tu ». Cependant, comme le fait remarquer Anne Splingaerd, il n’existe aucune documentation concernant cette situation et nous savons seulement qu’à l’époque de son mariage, Paul était négociant en fourrures et poil de chameau dans le cadre de la firme ‘Splingaerd and Graesel’. C’est vrai que Eul she sanhao (où Paul et Catherine se sont mariés) était situé sur la limite Nord de cette province.
Ajoutons que le Pére Verbist était mort depuis longtemps à l’époque de son mariage. Il y a amalgame et confusion. En réalité, il s’agit du Père Verlinden. Cependant, il faut remarquer l’expression « urged Paul to chose a wife ». On a l’impression que cette expression est pleine de sous-entendus, ce qui correspond à ce qui est dit dans la famille depuis trois generations quoi que tout le monde ne semble pas d’accord.
Ajoutons une réflexion: Splingaerd était toujours sous le couvert de la qualité d’étranger de citoyenneté belge. Mais il se comportait dans l’Empire du Milieu comme tous les étrangers, à savoir de passer outre de ses obligations comme tout étrangers éloignés de leur mère patrie. On a constaté ce comportement alors qu’il a quitté les prêtres de Siwanze sans avoir de passeport individuel. On le constate également alors qu’il contracte un mariage « à la chinoise » qui est seulement constaté par une autorité religieuse. Il ne faut donc pas s’étonner que Paul ait du attendre jusque 1899 pour que ses enfants soient reconnus comme citoyens Belges lorsque le gouvernement Belge a légalisé son mariage de 1873 (voir Kadoc A.IV.b.3.1).
Taiyuan (太原) is the capital of Shanxi Province in China. It is obvious that if Paul Splingaerd had been governor of that city, he would not have ended his career as an interpreter and guide for three foreign officers. He was not Mandarin at the time. He married in 1873 (see A.IV.b.3.1 Kadoc). One really wonders how it comes to that in the fairy family. It seems to me that this is a poor translation and should say: "Paul was appointed by the governor of Taiyuanfu named Li Kwam You". However, as noted by Anne Splingaerd, there is no documentation on this and we only know that at the time of his marriage, Paul was a fur and camelhair trader as part of the firm 'Splingaerd & Graesel '. It's true that Eul sanhao (where Paul and Catherine were married) was located on the northern boundary of the province.
Adding that the Father Verbist was long dead at the time of marriage. There is confusion. In reality, this is the Father Verlinden. However, it should be noted the term "urged Paul to chose a wife”. It seems that this expression is full of innuendo, which is what is said in the family for three generations.
Add a thought: Splingaerd was still under the guise of a foreign Belgium citizens. But he behaved in the Middle Kingdom like all foreigners, namely to ignore his obligations as all foreigners away from their homeland. It was found that behavior when he left the priests of Siwanze without having individual passport. This can be seen also as he enters into a "Chinese marriage " that is only found by a religious authority. It should come as no surprise that Paul had to wait until 1899 for his children to be recognized as Belgians citizens when the Belgian government has legalized marriage in 1873 (see A.IV.b.3.1 Kadoc).
Les histoires de famille telles qu’elles viennent d’être proposées ne peuvent en aucun cas permettre de composer une biographie ou d’écrire l’histoire des familles. Elles leur manque pas essence la notion « spacio-temporelle ». Mais elles sont savoureuses et naïves, dégagées de la contrainte d’un contexte historique. On n’y a ni chaud ni froid. On ne sait si l’on est dans le Turkestan, à Pékin ou à Shanghai. On ne sait s’il y a la guerre ou si on a faim. On n’y connaît ni le deuil ni les joies d’une naissance, etc. Les histoires sont isolées, erratique dans le discours, imprécises et parfois fantaisistes.
C’est le moment de remercier feu le Père Spae et la cousine Anne d’avoir effectué un travail en profondeur basé sur des documents historiques et sur les éléments écrits à l’époque par des gens qui possédaient l’art d’écrire. J’estime avoir également été un des artisans de cette reconstruction. L’art de l’historien qui analyse ces différentes anecdotes issues oralement des familles consiste à les replacer dans le contexte chronologique historique. Sur cette trame, il peut alors effectuer un tri entre le vraisemblable, le probable et le possible. Cette méthode de travail choque certains. Il faut cependant continuer en permanence à l’aider à trouver de nouvelles sources, de nouveaux documents.
Dans cette quête, ce ne sont pas toujours les membres de la famille qui ont été les plus opérants. Des gens comme Roland Dussart Desart, Philip Vanhaelemeersch, Byron Cheug, Patricia Quaghebeur, Dominque Vanpee, Willy Goosens, Koen De Ridder, Sœur Clare Wilson, Elias S.W. Shiu, Isaac Huang, He Duan Zhong, Michel Bedeur, Tim Van Anderlecht, Zheng Ming, Zou Jing, Monica Strelow, Xing Liu, Zhan Da Quan, Sharon Show, Guido De Weert, Tzu Shen Hsu, Martine Bouquelle, David Rosier, Mimira Silva de Perez, Desmond Power, Tone Brulin, Charlie Wolters sont des personnes qui ne font pas partie de la famille et qui ont fourni à titre bénévole bien des renseignements. Je les remercie ici au nom de tous.
La cousine Annette se demandait il y a peu « C’est quoi de reconstituer l’histoire, avec quoi ? Alors que les gens de la famille n’ont pas été consultés ? ». La réponse est claire : les gens de la famille sont incapables de nous parler de l’histoire puisque leurs anecdotes conduisent à une impasse car elles n’ont pas de structures. La cousine Anne est seule à avoir appréhendé ce phénomène, ainsi que votre serviteur. C’est la raison pour laquelle il y a presque vingt ans qu’elle a commencé patiemment cette reconstruction.
Je remercie encore ceux qui y ont participé et je remercie particulièrement ceux qui ont apporté leur obole à cette démarche, avec leurs « Histoires de famille ».
L’historien a parfois un rôle douloureux. Au cours de ma vie de généalogiste, j’ai été confronté à ce dilemme qui trouve ses bases dans la relation entre le constat objectif des évènements d’une part et la légende, la saga que l’on entend dans les familles d’autre part. Il ne faut hélas qu’une seule génération pour déformer la vérité. Révéler cette objectivité n’est pas toujours bien accueilli particulièrement lorsque certains protagonistes sont encore en vie. Dilemme entre discrétion et révélation de vérité. La loi protège sur certains plans la révélation de certaines données mais rarement au-delà de 100 ans.
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