Dans mon billet précédent, j’écrivais noir sur blanc que Paul Splingaerd n’avait rien fait. Il faut évidemment relativiser car toute personne ayant vécu sur terre a forcément fait quelque chose. Quand je le disais, je faisais référence à la longue liste exemplative des faits d’existence qui font entrer les hommes dans l’histoire. Paul Splingaerd ne se trouve pas dans les livres d’histoire ni dans les encyclopédies ni dans les dictionnaires car, s’il a fait comme tout un chacun sa vie, menée de manière remarquable, il n’a rien inscrit au patrimoine de l’humanité. A un tel point que la chose la meilleure qu’il ait faite est probablement d’avoir créé une famille dont les descendants eurasiens sont encore parmi nous. Il n’est donc pas soutenable de dire qu’il n’a rien fait. Mais, ‘avoir fait quelque chose’ ou ‘pas fait quelque chose’ n’est pas le sujet. Le sujet serait plutôt : que représente Paul Splingaerd ?
Mon Paul Splingaerd, c’est essentiellement UN PERSONNAGE. Et c’est à ce titre qu’a défaut d’être présent dans des dictionnaires, il est inscrit dans une très grande quantité de livres. Des militaires, des religieux, des industriels, des aventuriers, des scientifiques, des ministres, des voyageurs, des ambassadeurs, des écrivains ont parlé de lui, en insistant la plupart du temps sur ses qualités plutôt que sur un quelconque défaut ou sur une quelconque œuvre impérissable qu’il aurait réalisée. On retiendra particulièrement son sens de l’accueil, sa générosité et son sens de l’humour, son courage, sa bonhomie, son comportement parfois puéril ou théâtral.
Moi, cela m’a toujours suffit. Pour moi, c’est cela Paul Splingaerd : une légende. Et c’est une légende dont nous pouvons parler avec nos enfants à l’heure où il faut leur expliquer le sens de la famille, le sens du devoir et de l’amour du pays où l’on vit ; à l’autre heure où il sera question de fidélité conjugale, du courage qu’il faut avoir pour affronter des situations difficiles, aux heures de choix et de danger.
C’est un peu tout cela, mon Paul Splingaerd.
Christian Goens
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