LES BELGES DANS LE KANSOU FERME
Le National Illustré 14 oct 1906
LE SOIR – Edition B sans date précise - fin avril 1910
Au commencement de 1906, Paul Splingaerd vint en Belgique revoir son pays natal, qu’il avait quitté depuis quarante ans. Cette visite n’était pas le seul but de son voyage. Bien en cour auprès du vice-roi du Kansou, il avait fait valoir la Belgique, la puissance de son industrie, les capacités de ses techniciens bien mis en relief, en Chine même, par maints travaux déjà, et avait déterminé S. Exc. à adopter un vaste programme de mise en valeur des ressources du Kansou. Il fut convenu que l’on remettrait en marche une ancienne fabrique de draps, installée naguère par des Allemands à Lanchow et qui n’avait donné que de piètres résultats aux mains peu expertes des Chinois ; que l’on construirait un pont sur le fleuve Jaune, pour remplacer l’antique pont de bateaux ; que l’on s’occuperait des mines, du traitement métallurgique des minéraux, de travaux d’égouts et de distribution d’eau à Lanchow ; que l’on examinerait la question de la navigation à vapeur sur le fleuve Jaune, etc., etc. Splingaerd avait reçu du vice-roi plains pouvoirs pour engager du personnel au nom du gouvernement du Kansou. A peine arrivé en Belgique, il chercha discrètement quelques techniciens assez courageux pour entreprendre le voyage du Kansou, et l’accompagner dans cette province reculée de l’empire. Il choisit un ingénieur-chimiste, M. R. Geerts ayant déjà fait un séjour en Chine, puis un ingénieur textile, M. J.-J. Muller, et enfin M. Thysbaert, un ancien conducteur des travaux du chemin de fer de Pékin à Hankow. La caravane, conduite par P. Splingaerd, à laquelle se joignirent la sœur et le jeune neveu de M. Geerts, s’acheminait vers Lanchow fou pendant l’été de 1906, lorsque arrivée à Sian-fou, Paul Splingaerd, déjà souffrant, devint malade et mourut. Le succès de l’entreprise se trouvait compromis à la suite de ce fâcheux et très regrettable évènement lorsque le fils aîné du mandarin Splingaerd, M. Alphonse Splingaerd, alors élève-interprète à la légation de Belgique à Pékin, accourut à Sian fou ; sachant que, selon la coutume chinoise, la faveur dont jouissait le père se reporte spécialement sur son fils aîné, il s’offrit à accompagner les Belges à Lanchow fou et à les présenter au vice-roi et aux autorités. L’accueil fut sympathique et les trois pionniers belges se mirent aussitôt à l’œuvre. Pendant l’absence trop longue du mandarin Splingaerd, une maison allemande de Tientsin, très réputée en Chine, connaissant fort bien la façon de traiter avec les chinois, ayant des agents très au courant, toujours prêts à aller là où une affaire peut se présenter, avait dépêché un ingénieur à Lanchow ; celui-ci, avec l’aide d’un agent commercial, parvint à enlever l’affaire du pont de Lanchow qui paraissait réservée à Splingaerd. Quelque temps après l’installation des Belges à Lanchow fou, M. A. Splingaerd retournait à Pékin et revenait, fin 1907, à Lanchow avec sa famille et deux Belges, anciens gardes de notre légation à Pékin, MM. H. Scaillet, mécanicien-monteur, qu’accompagnait sa femme, une Bruxelloise, et G. Coutelier, dessinateur et conducteur de travaux. Peu après arrivait à Lanchow un autre Belge, l’auteur de ce récit, dont la mission consistait à prospecter, à développer les gisements miniers et à diriger les usines métallurgiques dont on venait de commander le matériel. Enfin, en automne 1908, un groupe de cinq Belges, comprenant quatre contremaîtres drapier et un mécanicien, de Verviers – MM. Cadiat, Gérard, Labanois, Nique et Varenkamp – (ve)nait à Lanchow pour remettre en marche l’ancienne fabrique de draps, modernisée par l’adjonction de machines nouvelles. La petite colonie belge établie aux confins de la civilisation, comptait dès lors seize membres, y compris les missionnaires de la résidence de Lanchow. Les travaux exécutés, au Kansou, par les colons industriels belges et les services qu’ils ont rendus sont nombreux déjà : la fabrication des draps et des couvertures, dans l’usine que l’on a dû réfectionner complètement ; la reconnaissance de nombreux gîtes de cuivre, d’or, de fer, celle de rivières aurifères, la mise en valeur de ces gisements ; le montage d’une usine de fusion des minerais de cuivre au water-jacket, complétée par le traitement des mattes par la bessemérisation ; le montage d’une usine pour le traitement mécanique et chimique des minerais aurifère mixtes ; le montage d’une savonnerie et d’une fabrique de chandelles. En outre, plusieurs projets divers sont à l’étude et d’autres n’attendent que la sanction du nouveau vice-roi. D’autre part, M. Geerts, se consacrait à l’enseignement de la chimie, et donne des cours à l’Université de Lanchow. N’oublions pas les travaux des missionnaires de Scheut, qui, non contents de se vouer au bien spirituel de leurs chrétiens dans leurs diverses résidences, ont à Si-Siang, près de Lanchow fou, résidence épiscopale de Mgr Hub. Otto, un pensionnat-orphelinat pour les jeunes chinois, auxquels ils procurent les bienfaits de l’instruction. A Lanchow, deux missionnaires de la résidence ont, depuis plusieurs années, ouvert une école française, très fréquentée par des jeunes gens chinois, tant chrétiens que païens ; l’un de ces missionnaires, le Père Léon Van Dyck, d’Anvers, est aussi professeur de français de l’Université de Lanchow ; les services qu’il rend sont tenus en haute estime par les autorités. Mandarin à bouton de cristal, le gouvernement central de Pékin vient de lui décerner, en outre, la plume de paon, honneur et distinction très prisée en Chine. |
We recall that in 1906 a Belgian, became Mandarin in China, Mr. Paul Splingaerd, came to see his country. Just arrived in Belgium, he tried a few technicians quietly courageous enough to undertake the journey of Kansu, and accompany him in this remote province of the empire. He chose a chemical engineer, Mr. R. Geerts has already made a trip to China, then a textile engineer, Mr. JJ. Muller, and finally Mr. Thysbaert, a former driver of the work of the railway from Peking to Hankow. The caravan, led by P. Splingaerd, which joined the sister and young nephew of Mr. Geerts, proceeded to Lanchow during the summer of 1906, when arrived at Sian-fu, Paul Splingaerd already ill, became sick and died. The success of the company was compromised as a result of this unfortunate and very sad event when the eldest son of Mandarin Splingaerd, Mr. Alphonse Splingaerd while student interpreter at the embassy of Belgium in Beijing, came to Sian knowing that according to Chinese custom, the support enjoyed by the father refers specifically to his eldest son, he offered to accompany the Belgians to Lanchow and present them to the Viceroy and the authorities. For too long the lack of Mandarin Splingaerd a German house in Tientsin, very famous in China, knowing well how to deal with the Chinese, with very knowledgeable staff, always willing to go where a case may arise , had sent an engineer to Lanchow; it with the help of a commercial agent, succeeded in removing the case Lanchow bridge which seemed to Splingaerd reserved.
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Christian Goens - La Louvière - Belgium - novembre 2009 - tous droits réservés