HOMMAGE à Jean-Jacques MULLER

ingénieur textile

1878-1918

Il fut le mari de Pauline Splingaerd, fille de Paul Splingaerd


from Michel Bedeur, Belgium

Dans son numéro du 15 septembre 1919, parut un article nécrologique dans la revue 'L'Ingénieur Textile', crée par Jean-Jacques Muller de son vivant, à la mémoire de leur membre décédé 11 mois plus tôt, à Bruxelles-Forest (Voorst) le 19 octobre 1918 dans des circonstances dramatiques.

Qu'il nous soit permis de rendre encore hommage à feu notre confrère JEAN JACQUES MULLER, directeur de ces Écoles en reproduisant l'article nécrologique paru dans les «  Rapports des Directeurs » 1917-1918.

Les écoles de textiles et de bonneterie du Tournaisis avaient à leur tête depuis leur création, en Jean Jacques Muller, directeur d'une valeur exceptionnelle. La mort de ce digne fonctionnaire, en 1918, prive la province de Hainaut d'une collaboration précieuse.

Jean Jacques Muller était un directeur consciencieux : il se livrait tout entier à sa tâche par une action forte et incessante sur ses collaborateurs, tous à former et à entraîner dans une école naissante, sur les élèves dont l'éducation morale le préoccupait autant que l'éducation professionnelle, sur les industriels qu'il intéressait au progrès de l'œuvre

C’était un sincère : ses statistiques étaient d'une rigoureuse exactitude, et il les interprétait plutôt de manière à faire apparaître les défauts auxquels il s'attaquait avec méthode et ténacité. A chacune de nos visites, il nous signalait des points faibles dans la marche de l'école, ses études, des essais... ; il préférait rechercher des lumières nouvelles que d'étaler des progrès acquis.

C'était un entraîneur : par l'exemple, car il fut on modèle de volonté et de labeur, et aussi par l'action persuasive de sa parole calme, sobre, convaincue, discrète, d'une finesse et d'une délicatesse remarquables.

La Province avait fait un choix heureux ; elle avait trouvé le technicien compétent, l'éducateur sympathique au caractère droit, à la volonté forte, le conducteur d'hommes mûri par six années de professorat à l'école supérieure des textiles à Verviers et cinq années exceptionnellement difficiles dans l'industrie en Chine.

Sa mort fut accidentelle. Il partit le 11 octobre 1918, par ordre de l'ennemi occupant Tournai (1), laissant sa femme et ses quatre petits enfants exposés aux pires calamités. Le temps était abominable; Muller, complètement mouillé, dut coucher la première nuit dans une grange à Thieulain ; il s'y refroidit. Il continua son voyage malgré une aggravation de son état. Le 19 octobre, il mourait à Bruxelles. MULLER était âgé de 40 ans.

La Députation permanente a apprécié, connue- l'Inspection technique, toute l'importance de la perte subie par l'enseignement provincial, et manifesté à la veuve et aux orphelins une profonde sympathie.

 

(1) Evacuation forcée de tous les hommes de 15 à 25 ans

P.R.

Note: les cinq années 'exceptionnellement difficiles' en Chine se répartissent en deux voyages de 1906 à 1912.

 


from Robert Muller - Belgium

Nicolas Muller et Anna Offermann, les parents de Jean-Jacques à Eupen vers 1890

 

Ici, une réunion d'hommage à Jean-Jacques Muller à Forest, devant sa tombe, à une date inconnue.

 

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Christian Goens - La Louvière - Belgium - mars 2010 - tous droits réservés