LEGENDES, MYTHES, RECHERCHES PARTICULIERES, ETUDES

Il existe DES LEGENDES qui circulent dans les foyers, au sujet de l'histoire de la famille Pourbaix. Elles peuvent présenter beaucoup d'intérêt mais il est indispensable d'essayer de les recadrer dans leur milieu social, leur parcours oral ou écrit, leur époque.

La plus symptomatique est celle qui raconte, de manière très déformée, l'aventure charbonnière des descendants d'Auger. Elle dit ceci:

Il y a eu un aïeul qui découvrit du charbon dans son jardin. Mais les 'autres' qui étaient plus malins, lui prirent son exploitation et devinrent riches. C'est toujours le petit que l'on écrase (cette histoire est évidemment plus savoureuse lorsqu'elle est contée en patois de Houdeng). Il semble que les 'autres' étaient des frères ou des cousins.

Tout, dans cette histoire est à retenir et à étudier. Elle mélange, apparemment, au moins trois éléments: le fait que les Pourbaix soient effectivement à l'origine de l'exploitation du charbon (Auger, comparchonnier du Grand Conduit), qu'une partie de la famille se soit retournée contre l'autre lors de procès (la succession de Robert) et en dernier lieu, les procès modernes où les Pourbaix ne gagnaient pas toujours (particulièrement pour la réclamation de droits contestables). La découverte du précieux combustible dans un jardin n'est pas invraisemblable car le charbon est connu et plus ou moins exploité en Houdeng depuis le douzième siècle. Mais on sait que le manant n'avait aucun droit d'exploitation et de toute manière, un jardin est un endroit très étroit pour ouvrir des puits et garder des terres de remblais. Il y a donc un effet de personnalisation d'un phénomène général. En ce qui concerne les procès, voir le chapitre que nous y avons consacré. Lorsque Victor Pourbaix et consorts attaquèrent le charbonnage, c'est en vertu peut-être d'une partie de cette légende, en essayant de récupérer la valeur mobilière de parts dont la valeur immobilière n'avait été cédée qu'à certains des enfants d'Auger.

Comme conséquence à ce qui est dit précédemment, il y a la tradition qui fait d'Auger le créateur quasi exclusif du charbonnage. Or, il n'était pas seul. Il y avait trois compagnons mineurs, deux financiers de Binche, le bailli du village, un avocat de Mons et derrière, la puissante famille noble des LE DANOIS.

Une seconde légende est que, lorsque les gens de la famille voyaient le vieux château d'Havré, les vieux disaient: "Dire qu'il a appartenu à quelqu'un de notre famille!".

Dans ce cas précis, c'est assez surprenant et nous ne distinguons pas les fondements d'une telle affirmation. Que des racines existent en Havré, c'est prouvé. Que les Pourbaix, qui y ont fait souche, y aient travaillé est vraisemblable. Qu'ils l'aient possédé, c'est une autre histoire. Les Pourbaix d'Havré n'étant pas rattachés aux Pourbaix d'Houdeng, il n'existe pas de piste pour distinguer la réalité cachée derrière cette autre tradition. Mais nous admettons volontier qu'il y eu un officier Pourbaix ou un vicomte ou un régisseur attaché au château du temps de sa splendeur.

Une autre légende, plaisante, concerne l'origine de la fortune et du départ d'Auguste Pourbaix vers l'Europe centrale. Elle dit ceci:

Un russe blanc aurait perdu au jeu des sommes considérables qu'il aurait avalisées auprès de la Banque Pourbaix au moyen d'hypothèques ou de titres de propriétés situées en Pologne ou Russie. L'individu se trouvant ultérieurement insolvable, un des frères Pourbaix aurait alors décidé de partir s'établir là-bas pour récupérer la mise. Nous ne connaissons pas la vérité cachée derrière cette histoire qui n'a qu'un siècle. On soupçonne des négociations, des transactions, des placements bancaires beaucoup plus complexes que cette aimable relation qui élude la plus grande partie de la difficulté des affaires.

Au chapitre mythes et histoires, il y a également trois grands thèmes qui ont été considérés par mes illustres prédécesseurs, parmi lesquels on distingue l'avocat Henri Pourbaix de Bruxelles qui y travailla même avec ses deux filles (licenciées en histoire). Ces trois thèmes sont: Grégoire de Pourbaix, la dynastie des peintres Pourbus et la matrice du sceau des armoiries familiales.

Grégoire de Pourbaix (voir dans les familles anciennes), découvert dans l'ouvrage de Devillers, notre ref: 119, fut architecte, 'machon' en la ville de Mons au quinzième siècle et aurait participé à la construction de l'hôtel de ville de Mons et à certains travaux à la collégiale Sainte Waudru. L'avocat Pourbaix prétendait que les armes des 'de Pourbaix ' en question se trouvaient représentées sur le plafond d'une des salles de l'hôtel de ville (salle des Saquiaux) avant que celui-ci ne soit rénové (1855). Il cherchait désespérément à établir une liaison entre Auger Pourbaix, dont il se doutait descendre, et Grégoire de Pourbaix. Encore ignorait-il qu'il s'agissait de toute une famille: les maçons de Mons étaient deux frères plus le fils de Wattier. On sait maintenant que cette liaison est de toute manière impossible à démontrer et à la limite, l'intérêt est médiocre. Il ne s'agit pas ici d'une légende mais d'une parcelle d'histoire qui mériterait des études approfondies, même si le rattachement avec les souches d'Houdeng est évidemment illusoire.

Les Pourbus sont une dynastie de peintres et d'ingénieurs du quinzième siècle, localisée principalement à GOUDA (Limbourg). On trouve très facilement des représentations des oeuvres de ces artistes dans n'importe quel ouvrage sur la peinture traitant de ce siècle ou de l'école flamande en général. Il existe une abondante littérature sur le sujet. L'avocat Henri Pourbaix et le docteur Francizek de Pourbaix étaient d'avis que 'Pourbus' était une latinisation de 'Pourbaix'. Encore que le patronyme 'Pourbaix' soit inconnu sous cette forme avant le dix-septième siècle (on ne connaît que 'de Pourbaix') et Pourbus ne correspond pas à une latinisation de 'de Pourbaix'. Dans un article (ref: 118), l'auteur tente de trouver le vrai nom de la famille connue à Gouda et à Bruges: il arrive à la conclusion que ceux de Gouda étaient à l'origine des POERBUSSE, romanisé POURBUSSE et ultérieurement latinisé en POURBUS. Le point de départ ne semble donc pas POURBAIX. En réalité, nous ne sommes pas compétents pour en discuter plus longuement. De toute manière, comme avec le cas des architectes de Mons, il est illusoire de prétendre pouvoir établir une liaison généralement quelconque entre les branches historiques d'Houdeng et d'éventuel artistes hollandais ou tout autre personnage du début du seizième siècle. Pierre POURBUS est né à Gouda vers 1510 et est décédé à Bruges en 1584. Son fils François, établi à Anvers, y mourut en 1581 (avant son père).

 

Héraldique

L'avocat Henri Pourbaix s'est trouvé en possession de la matrice d'un sceau (voir ci-joint une empreinte) ovale de dimension 24x20. Dans la réalité, on ignore aujourd'hui s'il tenait cet objet en forme de bague de ses père et/ou grand-père. On y voit le matériel de base du blason tel qu'il est représenté au chapitre héraldique, soit un chevron accompagné de 2 étoiles à 5 rais et d'un lion passant (léopard ?) posant la patte dextre sur un globe, avec la devise Quis Raperet. On croit distinguer des stries horizontales sur le champ; ceci donne à penser qu'il aurait été d'azur. Quant aux pièces, elles seraient évidemment d'or ou d'argent sans que l'on puisse le distinguer. Il s'agit d'armes non nobles et leur origine peut être soit les armes d'un homme de fief, soit celles d'un licencié ou docteur d'université. Ce sceau est à la base des armes de la famille d'Henri Pourbaix mais également des Polonais et de la famille de Jules Pourbaix de Mons. Cette dernière famille y a apporté des brisures. Entre ces trois blasons, il n'y a pas d'autre origine commune que les relations qui existaient entre les trois familles depuis l'entre-deux-guerres et même avant. Bien que la famille de l'avocat Pourbaix ait conservé des archives depuis le milieu du dix-huitième siècle, on ne trouve nulle trace du projet qui aurait été commandé à un orfèvre. Savoir si ce blason appartient exclusivement aux Pourbaix est donc un mystère.

Empreinte de la bague armoriée portée aujourd'hui par Luc Pourbaix

Les seigneurs de Bornival

Les Pourbaix tiennent leur patronyme d'un village ou d'un lieu-dit disparu aujourd'hui, là où se trouve aujourd'hui le village de Bornival, près de Nivelles. Cet ancien village 'Porbais ou Pourbais' appartenait à l'abbesse de Sainte Gertrude de Nivelles.

Plusieurs familles ont cherché à savoir dans quelle mesure les Pourbaix pouvaient descendre des seigneurs terriens féodaux du village de Bornival, si tant est qu'il soit à l'origine du patronyme. Les sources possibles furent étudiées, avec comme base l'excellent ouvrage qui est notre ref:3 de J. JENET où il est relaté l'existence d'une ferme Pourbaix, mais c'est à notre avis dû au nom qui fut porté par un des propriétaires comme il y en tant et non un phénomène de rémanence historique. Chercher à savoir s'il existe une relation entre les seigneurs de Bornival et les Pourbaix ne manquerait certainement pas d'intérêt mais il s'agit probablement d'une tentative hasardeuse. Ceci dit toujours en vertu du même principe de la rupture filiative qui existe entre les souches historiques Pourbaix et leurs ascendants, au-delà du dix-septième siècle. C'est un phénomène irréversible: nos sources principales sont irrémédiablement détruites depuis la dernière guerre. Le chercheur ne peut désespérer de l'état des choses car les sources archivistiques sont innombrables mais de graves lacunes subsisteront toujours pour ce qui est du suivi purement filiatif.

Nicolas Pourbaix

On note également, comme tradition dans plusieurs familles Pourbaix descendant d'Antoine, que le père de celui-ci aurait été Nicolas fils de Nicolas. Partant de l'hypothèse qu'on ne pouvait rien négliger, c'est dans ce sens que les recherches sur les sources anciennes ont été analysées. Il a été malheureusement impossible de confirmer que le père d'Antoine fut un Nicolas. Ni, a fortiori, que son propre père fut également un Nicolas. Mais nous croyons savoir que cette tradition dure depuis la fin du siècle dernier, époque où les archives communales et autres étaient encore accessibles. Il peut donc exister un fondement à retenir dans cette situation. Nous réservons cependant toujours notre opinion concernant cette affaire d'ascendance d'Antoine qui n'est pas supportée par le nom du chercheur et par aucune référence. Rappelons qu'aujourd'hui, nous pensons que le père d'Antoine était un nommé André de Pourbaix.

Les armes d'un Pourbaix

Les armes ci-contre, de référence inconnue, représentent celles qui auraient été concédées ou crées pour ou par un Pourbaix ou de Pourbaix à l'occasion d'un fait de bravoure. L'individu aurait été premier sergent dans une compagnie du comte de Hainaut.

La période considérée est indiquée dans un label. L'écu est l'ancienne forme de celui des de Pourbaix du seizième siècle mais dans notre cas, il est sommé d'un casque taré trois quarts profil, couronné d'une rangée de perles dont est issant un lion sur pied. Les émaux ne sont pas indiqués. Il ne peut plus s'agir d'armoiries d'homme de fief mais plutôt d'un homme d'armes. (communiqué par Alain Pourbaix de La Louvière).

Voyage en Pennsylvanie

Auger Pourbaix ou son frère aurait fait un voyage au USA. C'est douteux dans la mesure où on n'en trouve nulle relation à l'échelle locale ni surtout dans les archives du charbonnage. Bien sur, il n'y est intervenu qu'alors qu'il était âgé de 29 ans. Mais, il faut encore creuser. A notre avis, il faut sans doute voir là une rémanence d'un évènement qui aurait eu lieu un peu plus tard. Comme trace, il y aurait eu un procès en recouvrement de droit avec 300 parties civiles, mais nous n'avons à ce jour receuilli aucun élément probatoire. Nous connaissons de nombreuses affaires de justice qui mettent en cause les Pourbaix, mais toujours contre le charbonnage de Bois-du-Luc.

Un ou plusieurs membres de la famille Pourbaix serait parti en Pennsylvanie comme conseiller technique et aurait même acquit des droits comme fondateur ou semblable. D'où, plus tard un procès. Septicisme...... A creuser.

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Christian Goens - La Louvière - Belgium- avril 2005 - tous droits réservés