PUCHEU Pierre, ministre du Maréchal Pétain

(22/02/1941-18/04/1942)
Beaumont-sur-Oise 1899 - Alger 1944   

            Epoux de Jacqueline SAINTENOY, fille de l’architecte Paul Saintenoy, petite fille d'Aurore POURBAIX et de Victor PONSELET, cet industriel sorti de l'Ecole Normale, primitivement partisan de l'armistice en tant que solution intermédiaire, Pierre Pucheu participa au gouvernement de Vichy après le renvoi de Pierre LAVAL par le Maréchal PETAIN, le 13 décembre 1940. Nommé par l'amiral DARLAN Ministre de la Production Industrielle et Commerciale le 22 février 1941, il est chargé par le Maréchal Pétain le 18 juillet 1941, du Ministère de l'Intérieur et ce, jusqu'au retour au pouvoir de Pierre Laval, le 18 avril 1942. Refusant de rester au gouvernement, de retour à la vie civile, il fit campagne contre le S.T.O.( Service du Travail Obligatoire.) auprès d'industriels et de syndicalistes de zone libre. Avant de quitter Vichy, il essaya, en vain, de convaincre le Maréchal (15/10/1942) qu'il était temps de rompre l'armistice et de partir pour Alger.

Il revint à Paris fin octobre, mais le chef de la Gestapo, le Général S.S. Oberg ayant décidé son arrestation, il dut fuir en zone libre. La police de Laval le recherchait également. Après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord et l'envahissement par les Allemands de la zone libre (7/11/1942), il put passer les Pyrénées et se réfugia à Madrid. Il voulut reprendre le combat (Il était officier de réserve) dans l'armée du Général GIRAUD. Ce dernier lui envoya son accord écrit à Madrid le 15 mars 1943 et le fit acheminer au Maroc par son attaché à Madrid, le Colonel MALAISE. Mais, sur les conseils de Maurice COUVE DE MURVILLE (COUVE DE MURVILLE, passé de Vichy en Espagne en 1943 sera plus tard ministre du général de Gaulle), il le fit assigner à résidence surveillée à KSAR-ES-SOUK, quelques jours après son arrivée à Casablanca (6/05/1943). Le 15 août 1943, Pierre Pucheu est inculpé de trahison et est incarcéré à MEKNES. Sa participation à la désignation d'otages à Châteaubriant, dont il s'est toujours défendu, fut abandonnée à l'instruction de son procès devant le Tribunal Militaire d'exception qui eut lieu à Alger du 4 au 11 mars 1944, sur l'ordre du Comité Français de Libération Nationale. Condamné à mort, son retour en grâce ayant été repoussé par le Général DE GAULLE, il fut fusillé le 20 Mars 1944, sur le Polygone d'HUSSEIN DEY. Il commanda lui-même le peloton d'exécution pour ne pas laisser déshonorer l'Armée française.

            Pendant ses longues heures de détention, il écrivit ses mémoires 'Ma Vie', où il exprime avec une clairvoyance extraordinaire le devenir de la guerre, son attitude en 1940-41-42, son retrait de la politique, son désir de servir la France en prenant les armes, son amertume devant l'intransigeance d'un pouvoir militaire qui cherche une légitimité ne venant pas de la volonté du peuple. Sa clairvoyance concernant l'avenir du général DE GAULLE, la position de l'Allemagne, de l'URSS, du Japon et de la Chine d'après la guerre est étonnante. En l'écartant définitivement pour motifs purement politiques et pour des questions de principe (ce qui est encore aujourd’hui très controversé), la France obérait gravement le potentiel de ses hommes d'état et industriels de valeur, dont elle eut le plus grand besoin après la guerre.

LIENS

Sur le lien qui suit, une excellente biographie de Pierre Pucheu

http://images.google.com/imgres?imgurl=http://www.1939-45.org/bios/images/pucheu.gif&imgrefurl=http://www.1939-45.org/bios/pucheu.htm&h=156&w=125&sz=17&hl=fr&start=3&tbnid=aAxo_tPRcxOhMM:&tbnh=97&tbnw=78&prev=/images%3Fq%3Dpierre%2Bpucheu%26gbv%3D2%26svnum%3D10%26hl%3Dfr%26sa%3DG


Pierre Pucheu et Jacques Barnaud en février 1941 ( © Roger-Viollet)

Guy Môquet et les fusillés de Châteaubriant

Par Mag le vendredi 25 mai 2007, 10:52 - Lien permanent

Article de Maurice Ulrich paru dans l'Humanité de Jeudi 24 mai 2007.

Emprisonné pour avoir diffusé les idées communistes, fils du député communiste Prosper Môquet, il fit partie des otages choisis par le ministre de l’Intérieur de Pétain, Pierre Pucheu, et fusillés par les nazis à Châteaubriant.
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Le 21 octobre, le chef du bureau du sous-préfet de Châteaubriant part pour Paris avec un dossier de 200 noms. Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur de Pétain, va choisir 27 noms. Les autres seront choisis dans d’autres lieux de détention.
Mais qui est Pierre Pucheu ? Administrateur des fonderies de Pont-à-Mousson, des aciéries de Micheville, fondateur du Cartel international de l’acier, il est l’un des plus éminents représentants de ce qu’on appelait alors le Comité des forges et de cette bourgeoisie qui, après le triomphe de Hitler, entend prendre sa revanche sur le Front populaire. Pucheu, donc, choisit [NDR : parmi les noms proposés]. Politiquement.
Charles Michels, secrétaire général des cuirs et peaux CGT ; Jean-Pierre Timbaud, dirigeant de la métallurgie CGT ; Jean Poulmarch, dirigeant du syndicat des produits chimiques CGT ; Jules Vercruysses, dirigeant du textile CGT ; Désiré Granet, dirigeant du papier-carton CGT ; Jean Grandel, secrétaire de la fédération postale CGT... Les autres sont professeurs, étudiants, ouvriers. Presque tous sont communistes et nombre d’entre eux sont des élus. Charles Michels est député de Paris, Granet est adjoint à Vitry, Grandel est maire de Gennevilliers. Guy Môquet, dix-sept ans, est le fils du député communiste de Paris Prosper Môquet.
Pucheu choisit.
………….

AUTRE DOCUMENTATION

Né le 27 Juin 1899
Il est nommé Ministre de la Production de Février à Juillet 1941, puis Ministre de l'Intérieur du 11 Août 1941 au 18 Avril 1942.
Arrive en Afrique du Nord le 6 Mai 1943.
Arrêté, il est condamné à mort le 11 Mars 1944 et exécuté le 20 Mars.

il écrit: "Ma vie" chez Amiot-Dumont 1948.

sur lui:


"Le Procès Pucheu "Amiot-Dumont 1947 par le Bâtonnier Paul Buttin.
"Toute la vérité sur le Procès Pucheu " Plon 1963 par le Général Schmitt.
"Pucheu + Riom, les grands Procès de l'Histoire " Ed Famot 1976 sous la direction de Claude Bertin.
"L'épuration en Afrique du Nord" (contient 55 pages sur le Procès Pucheu) Fayard 1959 et Tallandier 1977 par Robert Aron.

 

EPILOGUE et TEMOIGNAGE SUR SON LIVRE


Le lundi 20 mars 1944, à six heures du matin, sur l'hippodrome d'Alger, un adjudant tirait un coup de revolver - le coup de grâce - dans la tempe d'un homme qui, quelques secondes auparavant, devant le poteau dont il refusait l'appui, avait tenu à commander lui-même le peloton d'exécution. Cet homme était Pierre Pucheu, ancien ministre de la Production industrielle et de l'Intérieur du gouvernement du maréchal Pétain, condamné à mort par le " tribunal d'Armée " d'Alger. La veille de cette exécution dramatique, le général De Gaulle, alors chef du Comité Français de Libération nationale, déclarait aux avocats du condamné : " Je garde mon estime à M. Pucheu. C'est un procès politique, j'en conviens, il n'y a presque rien dans le dossier lui-même... "



Ce drame prend, à sa date, une signification historique marquante, car ce fut là le premier des grands procès de " collaboration ". Il a été retracé par le bâtonnier Buttin dans son livre Le procès Pucheu. Mais la personnalité de Pierre Pucheu, sa pensée et son action politique, son " message " restaient très imparfaitement connus. On les trouvera, fixés pour l'Histoire, dans ces pages qui sont le récit d'une vie et le testament politique d'un père de famille, d'un Français, que l'avenir de ses enfants et de son pays obsède. Le manuscrit en fut, de bout en bout, rédigé au crayon dans les divers lieux d'internement de Pierre Pucheu en Afrique du Nord, de juin 1943 à mars 1944.

 



Le livre commence par le récit de son évasion mouvementée hors de la France occupée, à travers la frontière espagnole et par le rappel, d'une très émouvante simplicité, de sa jeunesse de petit boursier pauvre, depuis l'échoppe paternelle jusqu'à l'École Normale Supérieure. Puis vient l'entrée de Pucheu au gouvernement de Vichy. Nous participons à son opposition aux empiètement allemands, à sa volonté de reprendre le combat aux côtés des Alliés et d'y entraîner le maréchal Pétain, puis, devant son échec, à sa décision de se mettre à la disposition du général Giraud qui, inconsciemment, l'amena dans cette sorte de guet-apens par lequel, après neuf mois d'emprisonnement et quelques audiences d'un procès prématuré, il devait trouver une mort ignominieuse, mais malgré tout, grâce à lui, d'une incontestable grandeur.



Cette confession bouleversante est rehaussée de portraits de la plus vive lucidité, qui sont d'un véritable écrivain : ceux, par exemple, du maréchal Pétain, de Pierre Laval, de l'amiral Darlan, de François Piétri, du Comte de Paris, des cardinaux Suhard, Gerlier et Liénart - de méditations aussi et de projets de réformes sociales qui montrent que Pierre Pucheu était une tête politique et de vues profondes.

Il n'est pas douteux que Ma vie de Pierre Pucheu restera comme un témoignage humain de premier plan et l'un des documents essentiels de l'histoires des années 1939-1945.


Collection dirigée par Philippe Randa.

 


Pierre Pucheu - 1941 - Studio Harcourt

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