Il date du Moyen Age, il est en fer forgé, mais son usage et son origine restent mystérieux. Travail de maîtrise d'un forgeron? Pilori pour enfants? Enseigne d'un cabaret? Nul ne sait. La légende montée de toutes pièces peu avant 1930, par le juge et historiographe Paul Heupgen, a connu immédiatement un grand succès: caresser la tête du singe de la main gauche apporte le bonheur
Ses origines sont encore mystérieuses à ce jour. Trois hypothèses se confrontent:
Ne le répétez à personne! Mais la légende du Singe porte-bonheur (si on le caresse de la main gauche uniquement) a été inventée de toutes pièces par Paul Heupgen (1868-1949), qui avait indéniablement le sens du marketing... avant la lettre. Il a écrit: "A la vérité, on ne sait d'où il vient, ni pourquoi il est là: il existe bien des hypothèses, mais on n'a aucune certitude. aucune certitude, sauf celle-ci: quiconque le caresse, est assuré du bonheur au moins pour un an".
Dans un article qu'il consacre au Singe, Emile Hublard affirme, en 1926: "... Tel qu'il est, il fait la joie des Montois, voyant en lui un porte-bonheur, une sorte de talisman que les petits caressent volontiers de la main, et que les grands regardent d'un oeil attendri".
Le 8 juillet 1928, le Prince Léopold et la Princesse Astrid (futurs Roi Léopold III et Reine Astrid) prennent déjà le temps de saluer le Singe. Et ce, deux ans avant la "création" de la légende du "porte-bonheur". Paul Heupgen aurait donc mis en forme la légende du Singe porte-bonheur à partir d'une pratique qui, semble-t-il, est déjà bien établie.
La première désignation réelle du Singe trouvée à ce jour est celle que donne, sommairement, en 1843, R. Chalon (1802-1889) dans une notice consacrée à l'Hôtel de Ville: "On remarque encore sur la façade de l'Hôtel de Ville, près de la première fenêtre à gauche de la porte principale, (...) un ouvrage de fer forgé assez singulier; c'est une petite figure de singe accroupi, d'un pied de haut environ. Je n'ai jamais pu deviner l'usage ni le symbolisme de cet hiéroglyphe municipal".
C'est Léon Dolez qui réalisera le plus ancien dessin connu du Singe, le 27 octobre 1877.
On dit en effet qu'une jeune fille désirant se marier voit son vœu se réaliser dans l'année si elle lui caresse la tête. On dit aussi que pour un jeune couple qui lui caresse la tête, c'est l'assurance d'un heureux événement dans l'année.
Vous voulez une preuve? Le Prince Philippe et la Princesse Mathilde ont caressé ensemble la tête du Singe le 9 février 2000, deux mois après avoir célébré leur mariage (4 décembre 1999 précisément). Un peu plus d'un an plus tard, le couple princier annonçait un heureux événement. Si ça c'est pas une preuve.
Le Singe du Grand'Garde est tellement caressé par les Montois mais aussi par les touristes du monde entier, que son crâne de polisson est poli jusqu'à en patiner
L'Hôtel de Ville montois actuel, symbole de l'autonomie communale et véritable joyau de la Grand'Place, fut construit au XVe siècle, en partie sur les vestiges de la Maison de la Paix précédente (des caves en subsistent encore). Le manque de ressources financières ne permet pas aux échevins de mener à leur fin les travaux entrepris et l'Hôtel de Ville gothique du XVe siècle (1458-1477) est resté inachevé: un étage supplémentaire a été amorcé et jamais réalisé (l'amorce des tourelles d'angle est bien visible de part et d'autre de la façade au niveau de la corniche, et le départ d'un escalier en vis dans le grenier devait donner accès aux tourelles).
La façade présente les caractéristiques du gothique finissant. L'Hôtel de Ville a été construit en grès de Bray et en pierre d'Ecaussinnes. Les poutres de chêne des plafonds proviennent en partie des bois de l'abbaye de Cambron tandis que les briques étaient de fabrication locale.
De la Grand'Place, l'Hôtel de Ville s'ouvre sur un porche où les symboles et les allégories du pouvoir scabinal sont sculptés dans la pierre des clefs de voûtes et des arcs diaphragmes