L'héritage du meunier André POURBAIX et le moulin Colet en Houdeng (dix-huitième siècle)

(n°469)

Aïeul 318 (numérotation de Sosa-Stradonitz) de la fille de l'auteur, il est cité brasseur, marchand de bois et meunier. Son moulin était le moulin à eau sur le Thiriau du Sart, dans le fond de la vallée de Bignault, qui subsiste encore aujourd'hui sous le nom de moulin Collet, repris depuis quelques années dans le patrimoine de la Ville de La Louvière. Les bâtiments, déjà visibles sur les cartes Ferraris, ne présentaient pas, hélas, aucun caractère architectural spécial, à part la chute d'eau. Ils ont été rasés, il y a quelques années. Le site, en voie de rénovation, est maintenant réservé aux pêcheurs. Le Thiriau, en cet endroit, est également appelé le Thiriau du Luc, surtout dans sa partie qui va vers Strépy, en aval. La chute d'eau est précédée par un étang qui sert de réservoir et qui subsiste aujourd'hui. Cet antique réservoir servait aux moines comme vivier aux époques lointaines. C'est un ancien moulin banal, dont les citations dans l'histoire ne sont pas nombreuses. Dans V. Delattre "Bois-du-Luc, 1685-1935", page 7 on nous dit:

"….en effet, l'acte de vente du 26 juillet 1441 de la seigneurie d'Houdeng à Nicolas Rollin, mentionne huit bonniers de Bois du Lucq, un bonnier et demi d'eau et le moulin du Lucq"

C'est à la page suivante que l'on donne quelques précisions sur l'étang et la chute d'eau.

cliquer ici pour voir une carte à main levée représentant le site d'après les cartes Ferraris carte de situation du Moulin du Bigneau au dix-huitième siècle.

L'acte de vente est une mutation de Gaesbeeck vers Rolin. Rappelons que Nicolas Rolin, grand chancelier du duc de Bourgogne, est le créateur des Hospices de Beaume. C'est un personnage célèbre et puissant.

 

Une autre citation fait état du 'champ du moulin'. Il doit ce titre au moulin à eau du Luc déjà cité dans les reliefs de la seigneurie de Houdeng en 1410 et 1411 "un bonnier et demy d'iauwe et le moulin dou Lucq"

On ne sait pratiquement rien de la vie de l'aïeul, mais à la mort d'André Pourbaix, sa veuve dirigea encore quelques temps l'entreprise, laquelle finit par échoir à un membre de la famille de son beau-fils Jean-Philippe COLLET. A cette époque, l'ensemble des bâtiments était 'le moulin de Bignault', mais on aurait pu le nommer 'moulin Pourbaix'. On le connaissait également comme étant le moulin du Sart. Passé dans la famille des COLLET, il y resta sans doute si longtemps que le moulin prit à son tour le nom de la famille, perdant toute autre référence historique beaucoup plus ancienne.

cliquer ici pour voir un dessin représentant le site vers 1970 --> moulins à Bignault

Nous possédons deux pièces qui concernent la fin des Pourbaix sur cette propriété, "Donation et succession la veuve Staquet", embref conservé dans la collection des divers anciens du notaire De Quanter, A.E.Mons, archives notariales, dossier 3020, copie d'un acte du 31 janvier 1795. et la "Succession la veuve Staquet", notaire De Quanter, fonds cité, dossier 3020, acte du 6 avril 1797.

Voici le principal de la donation:

"Ce jourd'hui 12 pluviose an troisième républicain.....comparu Marie Joseph STAQUET, veuve d'André Joseph Pourbaix, fermière actuellement du Moulin de Bignault en Houdeng-Aimeries....".

Elle fait don entre-vifs à son fils Jean Joseph Pourbaix, de tous ses "meubles, effets, bétail, parfait de tous baux tout dudit moulin que des parties de terres" ....à l'exception de quelques pièces "un cremillere, un fer à faire feu, la moitié de tous les étains, nappes de table et serviettes, deux tables, six chaises à cul de bois, un buffé à son choix, une vache aussi à son choix, son lit garni et celui de Marie Claire sa fille".

Elle se réserve de plus l'action qu'elle a dans l'établissement des Charbonnages de Bracquegnies que l'on doit partager après sa mort entre tous ses enfants en portions égales. En retour, son fils devra la nourrir à sa table elle et sa fille, à peine de 200 livres et d'un muid de froment en cas de séparation.

André Joseph Pourbaix était petit-fils d'Antoine et Marie Joseph STAQUET est la petite-fille de Jean-Paul FIEVET, le maître associé créateur des charbonnages de Strépy-Bracquegnies, ce qui explique la part de charbonnage qu'elle détient. Cette part, dont la valeur n'est pas citée, est normalement du 1/5 ème du 1/9 ème du 1/8 ème. Notons en passant que le maître des fosses fait également partie de l'ascendance de l'auteur.

Marie Claire, la fille, ne restera pas longtemps "à charge" de son frère: à cette époque, comme elle est née le 9 avril 1769, elle était âgée de 26 ans. Elle épousera quelques mois plus tard, le 8 septembre 1795, notre aïeul PAREE Mathieu Joseph.

La veuve STAQUET est décédée à une date imprécise, mais avant le 6 avril 1797, date à laquelle son décès était récent.

La donation ci-avant ne va pas plaire beaucoup aux autres enfants héritiers du meunier; ils vont bien le montrer dans l'acte qui suit.

La refutation de donation entre-vifs la veuve STAQUET

Nous sommes le 6 avril 1797, en maison mortuaire qui est le moulin du Sart où la veuve Staquet est décédée récemment. Les partenaires sont les enfants survivants d'André Joseph Pourbaix, qui sont quatre: Françoise Joseph, Jean Joseph, Marie Claire et Marie Joseph, les femmes représentées par leur époux.

Ils vont hériter chacun de 1/1440 ème de part du charbonnage de Strépy-Bracquegnies (la valeur de cette part n'est pas citée, nous l'avons simplement calculée par hypothèse). Les héritiers mettent en cause la donation de la mère à un seul de ses enfants et l'annulent.

 

On évalue le bien à 5546 livres sans y comprendre le bail du moulin ni celui des terres (on n'en cite pas le propriétaire - mais il était sans doute encore moulin banal, c'est à dire propriété du seigneur foncier). Mais étant donné la dette des parents vis-à-vis de Vincent Louis COLLET, meunier à Gilly, qui est de 7350 livres, ils cèdent le bien dans son entier, moulin, meubles, bestiaux et baux audit COLLET, sauf la partie croissante des semailles.

On en conclut que les héritiers ne retinrent rien de cette affaire si ce n'est les parts de charbonnage. On dit souvent que les meuniers étaient des gens 'riches", pendant l'ancien régime. Pour un ouvrier de cette époque, qui ne pouvait espérer gagner plus de 500 livres par an, le moulin correspondait à une véritable fortune.

Marie Claire Joseph Françoise Pourbaix, fille d'André Joseph et de Marie STAQUET est le premier représentant Pourbaix de l'ascendance de l'auteur de ce mémoire.

Elle est née à Houdeng-Aimeries le 09/04/1769 et est décédée quelques mois après son époux, le 24/12/1813, PAREE Mathieu Nicolas, charbonnier né à Familleureux à une date imprécise et décédé à Houdeng-Aimeries le 18/03/1813. Ils s'étaient mariés à Houdeng-Aimeries le 08/09/1795.

Dans la filiation de l'auteur et de sa fille depuis les Pourbaix, on distingue deux périodes:

1 - une descendance patrilinéaire par les Pourbaix sur quatre générations

2 - une descendance matrilinéaire (assurée uniquement par les femmes) sur quatre générations avant d'arriver au premier représentant de la filiation linéaire Goens, en la personne du grand-père de l'auteur.

 

FILIATION DE L'AUTEUR ET SA FILLE DEPUIS LES POURBAIX

On s'est posé beaucoup de questions concernant ma passion à poursuivre une étude généalogique particulièrement absorbante sur les Pourbaix, alors que de toute évidence, je ne suis pas un Pourbaix.

La réponse à cette question est que je descends d'une famille Pourbaix, très éloignée. Et comme des milliers de gens aujourd'hui, je descends de la branche d'Antoine, comme les africains, les polonais, les australiens, etc., ne vous en déplaise. Ce sont eux qui sont mes 'cousins'. Par extension, je me prétends cousin avec tous les Pourbaix.

Si vous voulez voir mon crayon généalogique concernant les Pourbaix, cliquer ici ----> crayon généalogique  

Christian Goens - La Louvière - Belgium - 2003 - tous droits réservés