AUGER POURBAIX

(1656-1754)

Maître des fosses au charbon

suite 2

PARRAINNAGES

De ses deux noces, Auger POURBAIX a reçu 12 enfants. Douze fois, il a dû solliciter son entourage, ses propres parents et amis pour prendre la responsabilité incombant à un parrain. Malgré sa célébrité, malgré la notoriété de sa famille, nous ne percevons pas que le bonhomme se soit adonné à des activités sociales intenses. Mais il s'est, semble-t-il, fait un devoir d'accepter douze fois d'être à son tour le parrain d'un enfant. Est-ce un hasard?
Disposant d'un prénom bizarre, que les natifs d'Houdeng ont encore la manière de prononcer Au-gère, sauf les intellectuels qui prononcent O-gé, il va alors dispenser son prénom vers les gens de sa parentèle et de ses familles amies pour arriver ainsi jusqu'à nous.
On en profite pour souligner que nous n'avons pas la moindre idée de la manière dont le personnage fut affublé de ce prénom peu commun. On pense évidemment à son parrain de baptême, lequel n'est pas connu pour les raisons que l'on sait.
Voici la liste des enfants dont il fut le parrain.
NB: les différents desservants des fonts baptismaux ont noté le nom d'Auger selon la méthode traditionnelle phonétique. On ne s'étonne donc pas de trouver dans les registres paroissiaux les graphies suivantes: Auger, Oger, Hogère, Naugais et Haugair.
On ne doit pas faire un dessin pour signaler que l'acte le plus intéressant est évidemment celui de février 1673. A cette époque, Auger est âgé d'environ 17 ans. Si nos suppositions sont exactes, il devient le parrain de sa nièce, Henry POURBAIX, époux de DENAMUR Marie étant sans doute son frère, né d'André ou Adrien POURBAIX et de JACQ Marguerite. Rappelons que dans cette optique, Catherine POURBAIX née en 1647 serait également la soeur d'Auger.
Inversement, il semble tout à fait intéressant de connaître les nom et prénom des parrains et marraines des enfants d'Auger, spécialement pour le premier mariage de 1676, mais également pour le second mariage de 1696.


Avec RENSON

Prénom date parrain marraine
Robert 11/8/1679 Robert CAUPAIN, bailli Isabeau POURBAIX
Louis (senior) 24/05/1682 Louis DENAMUR Anne GOSSART
Jean Joseph 19/03/1686 Jean RENSON Marie Joseph. LEJONNE
Marie 27/03/1689 André PLISNIER Marie POURBAIX
Jean-Baptiste 10/11/1692 Jean-Paul FIEFVET Jenne RENSON
Nicolas 10/02/1696 Nicolas DUBOIS Jenne RIPOTEAU

Avec MATHIEU

Prénom date parrain marraine
Anne Louise 13/09/1697 Nicolas DEFER Anne Louise MATHIEU
Pierre 27/12/1698 Pierre Mathieu Jenne Th. FIEFVET
Marie Jenne 27/11/1700 Jean ROLY Marie Jenne WADIN
Joseph François 15/11/1702 Joseph François CAUPAIN Marie Joseph WADIN
Marie Jenne 23/03/1705 Robert POURBAIX Marie POURBAIX
Louis (junior) 24/03/1707 Louis POURBAIX Marguerite WADIN
Jenne 02/04/1710 Joseph LAURENT Jenne LAURENT

Note: dans les registres, on lit mal le prénom de la marraine de l'aîné, quelque chose comme Glabain, ce qui est invraisemblable. Je pense qu'il s'agit d'Isabeau.
On est surprit, voire déçu, de constater que le premier enfant d'Auger ne reçoive pas traditionnellement comme parrain et marraine les grands-parents. Seraient-ils déjà décédés? Robert CAUPAIN était un personnage important au village (bailli) et il représentait le seigneur qui résidait à Mons à cette époque. On se pose évidemment toutes sortes de questions concernant le choix de ce personnage qui, quelques années plus tard, participera activement à la création de la société de charbonnage avec Auger.


LISTE DES PARRAINNAGES D'AUGER POURBAIX

05/05/1671 Pour PLISNIES Auger, fils de PLISNIER Joseph et de LAURENT Marguerite
02/02/1673 Pour POURBAIX Marie Jenne, fille d'Henry et de DENAMUR Marie, sans doute sa nièce
06/12/1673 Pour GONDRY Marie Magdeleine, fille de GONDRY Jean et de CARENTIE(R) Magdeleine
04/11/1685 Pour FIEVEZ Auger, fils de FIEVET Jean et de CARBONNEAUX Marie
31/12/1694 Pour BLANQUET Auger, fils de son compère BLANQUET Daniel et de DEFER Marie
12/10/1696 Pour BOUCHEN Jenne, fille de BOUCHEN Quentin et de COTTON Marie
06/02/1702 Pour ADAM Marie, fille de ADAM Charles et de POURBAIX Marie
25/08/1702 Pour POURBAIX Auger, fils de POURBAIX Charle(s) et de FIEFVET Jenne T(h)érèse
23/09/1707 Pour POURBAIX Marie Joseph, fille de POURBAIX Louis et de WADIN Marie Joseph (comme grand-père)
03/02/1710 Pour POURBAIX Catherine, fille de POURBAIX Jean et de SIMON Marie Nicolle
20/03/1721 Pour FONDU Auger, fils de FONDU Martin et de POURBAIX Marie (comme grand-père)
01/03/1724 Pour POURBAIX Marie Joseph, fille de POURBAIX Charles(s) et FIEFVET Jenne T(h)érèse

L'aïeul n'a donc laissé qu'une seule fois son prénom à un POURBAIX . Il y aura donc au minimum deux Auger POURBAIX dans le même village à la même époque. On retrouvera ce prénom jusqu'au milieu du vingtième siècle parmi les gens de la famille, comme premier prénom mais également comme prénom secondaire, souvent Oger et ceci même lorsque le personnage ne descend pas de la souche.


Cette liste est établie sans préjuger d'une activité semblable à Goegnies, St-Vaast et Soignies.


LE CHEF DE LA MAISON ANCESTRALE DES POURBAIX

Qu'est-ce qu'un chef de maison?

C'est le plus vieux ressortissant vivant mâle de la branche aînée subsistante d'un Auteur de souche. Du moins dans notre cas. Pour les grandes maisons, on fait référence plutôt au ressortissant premier porteur du nom, tel le chef de la maison Orange-Nassau, ou de la maison de France, ou de la maison de Bourbon ou Winsor. Ainsi, la reine Elisabeth II d'Angleterre est chef de la maison de Winsor qui cèdera la place sur le trône au chef de la maison de Winsor-Montbatten (le prince Charles actuel). Ainsi, pour les têtes couronnées, ce n'est pas nécessairement le plus vieux issu de la branche aînée qui devient le chef mais le plus titré. Ce n'est pas notre cas. De plus, est chef de maison celui qui se prétend d'une souche et non pas celui qui se prétend d'un nom car c'est impossible dans notre cas puisqu'il n'est pas prouvé que les familles Pourbaix descendent d'un seul commun géniteur.

Qu'est-ce que la branche aînée?

C'est la famille de l'aîné de la génération précédente aînée, descendante de la génération précédente aînée et ainsi jusqu'à l'Auteur de la souche considérée.

Difficultés

1 - Lorsque les familles aînées s'éteignent par les hommes. Dans ce cas, le puîné mâle de la génération précédente relève la maison pour lui et ses descendants.
2 - Certains ressortissants descendent de deux souches et il faut bien les distinguer
3 - On ne sera malheureusement jamais certain à 100% du bien-fondé de la désignation d'un chef de maison vu les nombreux non rattachés et les lacunes de l'état civil religieux et civil.
4 - Si l'on considère que Jean du Croquet, Auger et Antoine descendent d'André de Pourbaix, les aînés des chefferies actuelles sont chefs de la maison des trois personnages considérés, mais seulement chef de clan si l'on considère André comme référence, dont le descendant du plus vieux des trois est chef de la maison d'André. Jusqu'à preuve du contraire, ce serait le chef du clan d'Auger qui serait chef de la maison d'André et aurait prédominance sur les chefs des clans d'Antoine et de Jean du Croquet..

C'est la première fois que je mets en avant cette notion clanique qui contient une valeur centripète et séparatrice, c'est à dire un germe destructeur, alors que je veux plutôt rassembler.
Si l'on considère la chefferie d'Auger, curieusement, ce n'est pas un des ressortissants actuels issus de Houdeng qui serait chef de la maison d'Auger mais bien un POURBAIX des établissements de Soignies puisque c'est dans cette ville que l'aîné d'Auger s'établit. Les descendants de cette souche sont relativement mal connus et il est difficile à l'heure actuelle de pointer un individu particulier. Dans l'absolu, on ne sait même pas s'il existe des survivants de cette branche.

Le concours

Il a pour but de créer des centres d'intérêt, de susciter des vocations, d'inciter les descendants de telle ou telle souche à s'intéresser aux cousins des autres branches. Ainsi, la recherche du chef de la maison d'Auger est à l'honneur. Avis aux amateurs.

ANNEXE

 

Au dix-neuvième siècle, eurent lieu un certain nombre de procès que des particuliers ou de groupes de particuliers intentèrent au charbonnage de Bois-du-Luc (les procès en recouvrement de parts ou d'intérêts). Dans les dossiers qu'avait conservés le charbonnage et qui sont maintenant la propriété de l'abbé Robert Pourbaix, nous avons retrouvé une grande quantité de pièces intéressantes.

UNE PIECE INTERESSANTE

Il s'agit de l'acte le plus important du dossier des procès puisqu'il règle une partie du sort des procès qui concernent les parts de Robert Pourbaix. Il s'agit d'une découverte puisque, à notre connaissance, cet acte ou une copie de cet acte était devenu introuvable. Il s'agit de l'acte de mariage d'Auger Pourbaix et de Catherine MATHIEU, où il dispose de sa part de fondateur. Conservé en 1826 par Joackim Pourbaix, il fut produit devant notaire en vue d'en faire copie conforme. Dans quel but? Il n'est pas exclu de penser que déjà à cette époque, soit 25 avant les procès, les familles commençaient à se poser de sérieuses questions sur leurs droits de charbonnage. Imaginez que vous fassiez faire copie conforme en 1990 de l'acte de mariage de votre arrière-grand-père passé vers les années 1870: c'est qu'une idée vous trotte dans la tête.

'Copie d'une pièce produite par les demandeurs sous le N° 14 de leur production' (texte intégral)

Du 2 août 1696
A l'honneur de Dieu et de nostre Mère la Sainte Eglise et de nostre Glorieux patron Saint Jean Baptiste
L'alliance et contract de mariage s'est fait conclu et arrêté d'entre Auger POURBAY, natif de Houdeng (c'est le seul endroit où cette affirmation apparaît clairement) d'une part, vefve de Jacqueline RENçON et delaquelle il a retenu cincq enfans, et de Catherine MATIEU, d'autre part, accompagnée d'Adrien MATIEU son père et de Pierre MATIEU son frère.
Dont de la part dudit POURBAY, il cède à la dite Catherine MATHIEU sa future épouse, si il vient à mourir, de jouir de la maison où il réside présentement sa vie durant pour après leurs trépas aller à leurs enfants tant du 1r que du second mariage par égal portions et tant fils que filles.
Et comme ledit POURBAIX at une part au charbon[nage] (partie grattée) qui se tire sur Houdegh et ailleurs, il veut que si il at génération du costés de laditte MATIEU, leurs enfans tant de part que d'autre partageant également tant du 1er que du second mariage et aussi tant fils que filles.
Et pour ce qui est de la part du charbonnage que le dit POURBAY at come est cy devant dit, il en fait donaire à la ditte MATIEU sa future espouse sa vie durant.
Et aussi comme le dit POURBAY at cinq enfans qu'il at retenu de Jacqueline RENçON sa feme première il leur fait fourmorture à chacun trente livres & si en cas l'un ou l'autre venes à mourir la part d'iceluy retourneras aux survivans par portions égales.
Et come aussi dans les dits enfants dudit POURBAY il y at une fille nomée Marie, si le dit POURBAY venes à mourir, la dite MATIEU sa future épouse seras obligée de l'entretenir jusqu' à l'âge de seize ans, et la faire aprendre à coudre, et ce quelle poudra gagner ce devras rendre et en faire bon conte à la ditte MATIEU sa belle mère.
Et de la part du dit MATIEU at estés dit et stipulés qu'il donne prestement ce mariage consommé à la ditte Catherine sa fille une vasche et une génisse et un porcq.
A tous quoy les parties y déclarées ont promis d'y acquiesser et promettant par les ditsdeux conjoinct future d'aller avant à la consommation du pret mariage endéans quarante jour si nostre mère la St Eglise y consente. Oultre ce at estés conclu et arrestés que touts meubles et joyaux seront au dernier vivant, le tout sur obligation de leurs biens, aiant fait serment en sont, sur XX l. ts de peine et cr e renforcement, pnd les féodaux de haynaut et Cour à Mons soubsignés, avecq les marcq des obleges test sont signés Auger POUR-BAIX avec paraphe la marque en forme de croix Caterine MATIEU, la marque en forme de croix d'Adrien MATIEU, Pierre MATIEU, Martin DELATTRE, P. ANTOINE & M. WADIN avec paraphe 1696.
Collationné & trouvé conforme par nous Claude Antoine MANGIN, notaire à la résidence de Houdeng=Aimeries Canton du Roeulx arrondissement de Mons, province de Hainaut soussigné en présence des sieurs Augustin TROULLIEZ, instituteur & Jean Baptiste FRANCOIS, faiseur de bas, domiciliés au dit Houdeng-Aimeries, aussi soussignés témoins idoine sur l'original administré par le sieur Joackim POURBAIX charbonnier à Houdeng-Aimeries au dit notaire soussigné et lui rendu à l'instant à Houdeng-Aimeries le vingt-cinq novembre dix-huit cent vingt six: Lecture faite le dit notaire & témoins ont signé.
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Enregistré à Soignies le cinq décembre mil huit cent vingt six volume cinquante trois folio vingt quatre verso case deux.
Reçu quatre-vingt cents pour droit plus pour vingt six p% additionnels vingt et un cents
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Chistian GOENS, 2002, La Louvière. Tous droits réservés