LA FAMILLE RONDEAU (seconde partie)

Après avoir un peu étudié cette famille, on ne se départi pas d'un certain sentiment: il s'agit de gens dont l'aisance financière et les charges ont produit successivement des personnages fort remarquables, tout en conservant un esprit de caste et un niveau socio-économique et culturel indéniable. Ceci n'a rien de surprenant, mais notre mémoire en général prouve que la plupart des souches qui ont formé les descendants Goens actuels de notre famille n'étaient pas de ce milieu, malgré que nous connaissions des familles comme les gens d'Ham-sur-Heure ou les moyens propriétaires terriens du nord Namurois ou du Brabant wallon. Mais ces gens-là n'étaient pas assez riches. De plus, on ne leur connaît pas systématiquement des intellectuels à notre connaissance comme c'est le cas dans la présente famille RONDEAU.

A ce propos, nous allons, comme dans l'article qui a produit entièrement cette étude, présenter la biographie séparée de quelques individus.

Ce premier bénéficie du fait que l'on a retenu de lui un portrait. Il s'agit du théologien Jean RONDEAU. Ce portrait est ci-joint présenté Voici ce que l'on en dit dans l'A.S.A. Soignies Tome XIV page 71. On parle d'abord du portrait.

" Quand nous aurons dit que chez le modèle aux cheveux bruns, la barbe grisonnante, le teint s'accorde avec les traits et l'attitude pour marquer une heureuse santé, un caractère calme, peut-être aussi l'esprit de finesse, il nous suffira de renvoyer à l'image, sans insister sur la mise sur les larges bandes de petit-gris canonial, ni sur le haut bonnet, révélateur, semble-t-il, de quelque fantaisie."

Pour notre part, nous estimons que cette description est trop partiale, mais on peut quand même admettre que le visage reflète la finesse et l'intelligence. La toile, non signée, est de qualité moyenne. Bien que le texte de l'inscription s'alourdisse de deux inexactitudes, l'écusson peint qui l'accompagne est certainement plus digne de foi que le dessin, très postérieur, que nous avions cru devoir suivre pour le blasonnement.

Il s'agit du blasonnement de l'écu de la famille RONDEAU, qui avait été Interprété autrement. A notre avis, le blason ici représenté ne peut pas être l'avantage crédible que les inscriptions qui sont, parait-il, erronées. Cependant, nous nous rangerons quand même à l'avis de l'auteur pour ce qui est de la représentation du blason.

L'objet de la discussion porte sur le fait que les pièces sont ici représentées d'or, alors qu'une description antérieure de cet auteur les donnaient d'argent.

Ce Jean RONDEAU est le fils d'Andrieu ou André RONDEAU, fils de notre aïeul Bauduin. Il a été baptisé le 11 février 1598 son parrain fut son oncle Jean RONDEAU, abbé de Saint Feuillien et de par ce baptême, le futur ecclésiastique avait également de qui tenir; sa marraine de baptême fut une Anne GOISSART.

Jean RONDEAU fut reçu maître es arts à Louvain le 12 novembre 1620, douzième en rang sur 280, licencié le 30 juin. ordonné prêtre à une date qui nous ne nous est pas connue, il fut élu en 1625 chanoine et doyen du Chapitre de Notre-Dame in alba longa érigé dans la chapelle du grand collège du Saint Esprit à Louvain. Nommé curé d'Hennuyères en 1628 puis ensuite curé de Saint Martin à Cambrai, il exerça les fonctions au moins de 1631 à 1669, et probablement plus tard, doyen de chrétienté.

Le 25 mai 1663, il avait fondé seize bourses pour favoriser les études ecclésiastiques. il est décédé à Cambrai en 1672.

Cet homme exceptionnel n'était pas le seul au sein de sa famille. Outre son père et notre aïeul Bauduin son frère, il avait également promu à la prêtrise, son autre frère Pierre RONDEAU. Celui-ci fut baptisé le 13 mars 1600, et ses répondants furent Pierre de la CUVELLERIE et Jenne CHARLE. Il étudia également à Louvain, en la pédagogie du Lis et il fut reçu maître ès arts le même jour que son frère, le douze novembre 1620, étant quatrième 280 concurrents. Licencie le 30 juin suivant, il entre au séminaire royal le premier septembre 1621. Ordonné prêtre, on le retrouve professeur à la pédagogie du Lis le 4 décembre 1623 licencié in utroque jure. il fut doyen de la faculté des Arts du premier octobre 1623 au premier février 1633.

Le 26 janvier 1629 il obtint le bénéfice simple de l'autel de Sainte Gertrude sous la Tour, nouvelle fondation, à Saint Paul de Liège. Après son décanat de la faculté des Arts, on le retrouve professeur au Lis. Le 21 janvier 1635 il demandait la place de régent de cette pédagogie pour lui ou pour son frère, curé à Cambrai. Le 9 février 1635, il obtint une prébente à Aix-la-Chapelle mais le premier août 1636, il mourait de la contagion - il était alors chanoine de Nivelles.

Voilà pour ce qui est de la vie de ces deux frères ecclésiastiques qui sont les cousins de notre aïeul.

A défaut de documents, détruits pour la plupart pendant la guerre, nous avons trouve le sceau d'un homme de fief qui est peut-être notre aïeul puisque le sceau est de 1671. Abbaye de Saint Feuillien, regestre 753, chartrier 647 acte du 28 novembre 1671, A.E. Mons. Le sceau est décrit de la manière suivante:

" Sceau rond, diamètre 33 en cire rouge; légende entre deux filets ……ANDRE….OND. Champ: un écu au chevron accompagne de trois annelets posés 2 et 1"

Le sceau en question est pendu au bas de la charte. Nous pourrions le représenter comme ci-dessous.

Le seul acte valable subsistant des pièces anciennes compulsées pour cette étude est:

AVIS de père et de mère du 14 octobre 1606,

A.E. Mons, acte N° 84, pièce de 20 feuillets

par Nicolas RONDEAU, bourgeois et laboureur en la Ville

du Roeulx et son épouse Louise GHUIOT

copie de 1648

Pour cet acte, l'accord est donné par Jean RONDEAU, prélat de l'église et Abbaye de Sairit Feuillien, Nicolas Manfroid, frère utérin au contractant, Nicol Bachelier, curé du Roeulx et Pierre GHUIOT qui est probablement le père de la femme.

Les partageants sont:

Andrieu RONDEAU, Bauduin RONDEAU, Yolande RONDEAU, Marie et Anne RONDEAU, Loÿs RONDEAU, Jeanne RONDEAU, religieuse à l'abbaye de la Thure.

Nous ne donnerons pas ici la retranscription de l'acte. Le bien partagé est le suivant:

Résumé de la fortune de Nicolas et Louise

Soit environ 45 hectares et six maisons, avec annexes et héritage

Le bonnier valait 3 journels, le journel 133 1/2 verges, la verge à 7 pieds.

Telle était la fortune de Nicolas RONDEAU et de Louise GHUIOT Le morcellement fut terrible: trente parcelles.

La pièce est particulièrement illisible et beaucoup de mots doivent rester en suspend.

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