NICOLAS AUGUSTIN POURBAIX (suite 3)

Augustin avait un frère également lettré, professeur de philosophie, préfet d'Athénée, docteur en philosophie et lettres (UCL, 21/04/1857).

Comme on l'aura compris, les deux frères étaient d'obédience catholique. On dit dans la famille que Chrysostome Adolphe, le frère, avait commis l'erreur de placer ses deux gamins dans une institution catholique pour leur éducation et non à l'Athénée. Et qui fut fatal à sa carrière, voir à sa vie car il en subit de graves désagréments institutionnels, ce qui l'entraîna dans une spirale de tracas qui le conduisit probablement vers un état dépressif qui le mena à la fin (16/06/1885), d'autant plus qu'il avait perdu sa femme Joséphine Françoise Schepers le 9 mai 1879. Bref, les deux gamins furent mis sous tutelle. Ils étaient âgés de 10 ans (Henri) et de 14 ans (Lucien). Suite au conseil de famille, la tutelle fut accordée par décision du tribunal (13/07/1879 et 19/08/1885) au ménage d'Augustin Pourbaix et de Zoé Lamblot. Ils furent donc virtuellement élevés à La Louvière mais nous ne savons pas exactement dans quelles conditions (pension en institution, etc.). Le plus jeune se destinait au notariat mais est décédé jeune en Allemagne, pendant une cure; sans doute était-il tuberculeux. L'autre devint magistrat après avoir fait son doctorat en droit et pu gravir tous les échelons jusqu'à la magistrature suprême (Cour de Cassation).

Ci-après, un extrait de l'éloge funèbre de Lucien, décédé en 1940.

Quant aux biens que devait posséder Augustin Pourbaix, nous n'en savons rien grand chose, sauf éventuellement comparer avec ce que son frère possédait. Il paraît évident que ce n'est pas en soignant des ouvriers abonnés et quelques bourgeois aisés que l'on fait fortune. L'activité d'un médecin permet tout au plus de garder un certain rang. Mais la fortune vient de toute évidence pas héritage. Il en est de même pour son frère. Des biens que ce dernier possédait par héritage sont partiellement connus et il est probable qu'il s'agissait des mêmes quotités que son frère. On constate la présence de titres nominatifs de la Société Civile des Charbonnages de La Louvière et la Paix à Saint-Vaast, d'actions nominatives d'un huit millième de l'avoir social de la Société Anonyme des Charbonnages…etc….de Strépy-Bracquegnies, en obligations de sociétés de charbonnage non citées. On connaît cette nomenclature puisqu'il s'agit de l'héritage des enfants. Augustin, tuteur, vendit toutes ces actions diverses, y compris celle des charbonnages au profit d'obligations de la dette publique et de livrets à la caisse d'épargne. On remarque qu'il n'y avait plus de parts de la société de charbonnage de Bois-du-Luc dont leur père avait été employé de cadre si longtemps et qu'il avait collectionnées au cours de ses mandats, principalement par rachat dans la famille. Ce qu'il fit des actions des enfants doit sans doute correspondre à ce qu'il avait fait lui-même. Mais c'est tout ce qu'on peut en retenir. On suppose que les grosses actions de Bois-du-Luc avaient déjà été vendues par Constantin de son vivant ou que les deux messieurs s'en étaient séparés pour s'établir, s'ils en avaient hérité.

 

Ci-devant, de gauche à droite, Lucien Pourbaix, magistrat et son frère Henri Pourbaix, candidat notaire. Ce sont des personnages qui avaient beaucoup d'allure.

Henri ne fit pas carrière, mais bien Lucien, dont on peut penser que c'était un homme d'aspect sévère, distant si pas hautain. Ceci est rappelé dans son éloge funèbre, en 1940:

Ces dons, M. Pourbaix les possédait à un degré éminent; ils lui avaient valu un grand prestige personnel, qu'entretenaient une parfaite dignité de vie, une certaine austérité, de caractère, un abord, plutôt distant et qui interdisait la familiarité, mais dont l'aménité trahissait une bonté, délicate.

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Christian GOENS - LA LOUVIERE - Belgium - octobre 2002

révision mars 2004

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